DE HEU RI III. [i 5$ 2]                         -|a5
de guerre équippés à l'avantage^ et le fit accompagner des mylords Howard, Leicester, Du Hatton, et de plu­sieurs seigneurs et gentilshommes anglois.
Le f], feu Monsieur arriva à Anvers ; et le lundy 19 lui fut faite une réception et entrée autant somptueuse et magnifique qu'oncques y avoit été faite à l'empereur Charles v, et à Philippe son fils, î-oy d'Espagne, à leurs bienvenues. Grands festins lui furent faits ; feux de joye pendant quatre jours ; monnoye d'or et d'ar­gent, forgée à son hom et à ses armes, fut jettée au peuple ; et lui fut donné le titre ét l'habit du duc de Brabant, et marquis du Saint Empire.
Le i3 février, l'ainé La Valette, frere du duc d'Es-pernon, et pour son respect favorisé du gouvernement du marquisat de Saluces, fut marié au Louvre avec la demoiselle Du Bouchage, à petit bruit, [tout simple­ment, sans somptuosité; et ce, du commandement du Roy, qui voulut qu'on se restreignît en publiques pa­rades ,] parce qu'il avoit été rapporté au Roy que les ambassadeurs suisses, venus pour demander de l'argent qu'on leur devoit, quand on Ieur répondit que le Roy n'avoit pas d'argent, dirent qu'il n'étoit pas possible que le Roy n'eût ses coffres pleins, puisque depuis quatre ou cinq mois, aux nôces du duc de Joyeuse, simple gentilhomme, avant qu'il l'eût honnoré du titre de mignon de Sa Majesté, il avoit en festins, masca­rades, tournois, etc., dépendu douze cent mil écus ct plus. [Et que s'il n'avoit craint de dépendre une si no­table et grosse somme en chose de néant, qu'il étoit bien croyable que, pour subvenir aux affaires d'inir porlance de son royaume, il en avoit encore bien d'autres qu'il n'y plaindroit pas ; ou autrement qu'il 45.                                                      i5
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